Contrepoint Contemporain : Ann Veronica Janssen à l’orangerie

Ann Veronica Janssen est une artiste plasticienne Belge née en 1956.

Ann Veronica Janssen définit sa pratique comme une recherche basée sur l’expérience sensorielle de la réalité, à travers différents dispositifs, elle invite le spectateur à franchir le seuil d’un espace sensitif nouveau, aux limites du vertige et de l’éblouissement. Elle crée des installations In Situ qui perturbe notre vision de l’espace. La spatialisation et la diffusion de la lumière, le rayonnement de la couleur, les impulsions stroboscopiques, les brouillards artificiels, les surfaces réfléchissantes ou diaphanes sont autant de moyens qui lui permettent de révéler l’instabilité de notre perception du temps et de l’espace.
Elle qualifie ses premières œuvres d’ “extensions spatiales d’architectures existantes (…) des endroits pour capturer la lumière, le ciment et des caisses en verre, des espaces conçus comme des tremplins vers le vide.” Un vide qu’elle veut mettre en mouvement en lui conférant une sorte de temporalité.


Pour répondre à l’invitation de l’orangerie pour la deuxième édition de Contrepoint Contemporain (dialogue avec les Nymphéas de Claude Monet) elle présente du 23 Janvier au 29 avril 2019, Hot Pink Turquoise.

Cette installation est constituée de deux projecteurs équipés chacun d’une ampoule halogène et d’un filtre dichroïque. Le filtre ne laisse passer que certaines longueurs d’ondes de la lumière et reflète le spectre plutôt que de l’absorber. En fonction de l’angle d’incidence, la lumière en traversant le filtre laisse voir un large spectre de couleurs saturées. L’angle est déterminant, plus large est la propagation du faisceau plus il laisse apparaître un changement significatif de la couleur en périphérie. Les projections lumineuses, agencées in-situ, se dispersent le long des murs et du plafond de la salle en dévoilant les combinaisons de plusieurs halos de couleurs saturées.


Hot Pink Turquoise Ann-Veronica Janssen.

Les Nymphéas Claude Monet

Extraits d’une interview entre Sophie Eloy (de l’Orangerie) et Ann-Veronica Janssen :


“SE : Où se trouvent les points de rencontre entre votre travail et les Nymphéas?
AVJ : Je pense par exemple à des qualités comme l’espace immersif, les champs colorés, le mouvement de la lumière, le déplacement physique, mais aussi d’autres évènements comme la perte de repères, l’absence de limites précises et de perspective.
SE : Ce cycle de peintures a-t-il influencé votre conception de l’accrochage et de l’installation?
AVJ : Par une heureuse coïncidence, en réalisant un test In-Situ dans l’espace qui m’est proposé au musée de l’Orangerie, cela m’a semblé une évidence de proposer Hot Pink Turquoise, une composition abstraite, sans limites précises, aux couleurs intenses et immatérielles. Des champs colorés éclatants qui se fondent entre eux et dans l’espace. Cette proposition me semble entrer en réverbération avec mon expérience des Nymphéas.”